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La Société du Caveau
Le Caveau fut fondé à Paris dans les années 1720 par Piron, Pannard, Gallet et Collé. Cette « société bachique et chantante » se tenait le dimanche dans le cabaret de Landelle situé à l’angle de la rue de Buci et de la rue Dauphine, non loin du café Procope et de la Foire Saint-Germain. Les premiers habitués furent les dijonnais Crébillon et Rameau, attirés par leur compatriote Piron, et bientôt rejoints par Fuzelier, Moncrif, Helvétius, Boucher, Gentil-Bernard, La Bruère et Jélyotte surnommé « l’Orphée du Caveau ». Ce creuset à la fois artistique et convivial permit à Rameau d’y côtoyer ses futurs librettistes pour des intermèdes musicaux représentés sur les tréteaux de la Foire, puis à partir de 1733, pour les opéras portés à la scène de l’Académie royale de musique. Si on y entendait les dernières chansons à boire, le Caveau devint l’endroit couru où on parodiait – sur de nouvelles paroles – les airs tirés des opéras et des ballets à succès. Une dispute entre Crébillon père et fils entraîna la dispersion du Caveau en 1743. Malgré la disparition de Fuzelier et de Gallet, et en dépit de la concurrence avec d’autres cafés et cabarets parisiens à la mode, le Caveau reprit ses joyeuses activités en 1762, sous l’impulsion de Crébillon fils et de Collé, attirant de nouveaux membres comme Philidor, Laujon ou Fréron. Rameau continua de le fréquenter jusqu’à sa mort.
[Patrick Florentin]